La déglycobléomycine (DBLM) est le dérivé déglycosylé du médicament anticancéreux, la bléomycine (BLM). Dès les années 1980, des travaux furent entamés, et notamment par une étude comparative entre la BLM et la DBLM, dans le but de déterminer l’impact de la fraction glycannique dans le mécanisme d’action de la BLM. Ces travaux montrent que la DBLM est beaucoup moins cytotoxique que la molécule parentale dans le fait qu’elle ne produise pas d’espèces réactives de l’oxygène (ROS) responsables de la fibrose pulmonaire, effet secondaire majeur qui limite l’utilisation de la BLM en clinique. En effet, l’activité létale,in vivo, de la BLM serait liée à sa capacité de « produire » des ROS qui seraient à l’origine des coupures double brin de l’ADN mais également responsables de l’induction, chez certains patients, d’une fibrose pulmonaire irréversible. Récemment, nous nous sommes intéressés à étudier les voies de signalisation apoptotique induites par la BLM et la DBLM, afin de mieux comprendre le mécanisme d’action de la DBLM pour une éventuelle utilisation en clinique. L’objectif de la présente revue est de cerner les effets de l’élimination de la fraction osidique, sur le reste de la molécule, suites aux travaux comparés entre la BLM et son analogue déglycosylé, la DBLM.