IntroductionLe but de cette étude rétrospective est d’étudier les aspects IRM et fonctionnels de l’hypophyse résiduelle (HR) suite à une décompression de macroadénome hypophysaire apoplectique, et de tenter de répondre à la question: une apoplexie intra-adénomateuse entraîne-t-elle obligatoirement une apoplexie hypophysaire ?Patients et méthodesDe 1992 à 2008, 150 macroadénomes hypophysaires ont été traités chirurgicalement par voie trans-sphénoïdale parmi lesquels 19 présentaient une forme apoplectique (13 %) subdivisée en trois groupes : hémorragie pure, infarcissement hémorragique et infarcissement ischémique. L’imagerie postopératoire a été étudiée afin d’identifier l’HR et d’établir une corrélation avec le statut endocrinien.RésultatsEn postopératoire, cinq sur 19 patients ont retrouvé une fonction adénohypophysaire normale (27 %), huit (42 %) ont présenté un pan-hypopituitarisme et six (31 %) un hypopituitarisme corticotrope complet ou partiel. L’HR a été identifiée à l’IRM chez 13 patients (69 %), dont quatre (31 %) avec une fonction adénohypophysaire normale. L’HR a été bien identifiée en peropératoire chez neuf patients (47 %) dont quatre (44 %) ont conservé une fonction adénohypophysaire normale. Un patient a présenté un diabète insipide préopératoire qui a disparu en postopératoire immédiat, deux autres patients ont présenté un diabète insipide postopératoire dont un a rapidement régressé, et l’autre persistant nécessitant une substitution. Selon la classification radiologique de Hardy et Vezina modifiée par Mohr (Mohr et Hardy, 1982), les patients se répartissaient comme suit : 1 grade II-0, 4 grade II-A, 11 grade II-B, 2 grade C et 1 grade IV-B + D.ConclusionLa répercussion d’une apoplexie adénomateuse sur l’HR est significative : seulement 27 % des patients retrouvent une fonction hypophysaire normale. De plus, bien que l’HR ait pu être visualisée sur l’IRM dans un peu plus de deux tiers des cas, plus de la moitié avaient une insuffisance adénohypophysaire : la visualisation d’une HR n’implique donc pas la préservation de sa fonction. L’atteinte de la neuro-hypophyse est beaucoup plus rare un patient sur 19 (5 %). Les implications du dommage ischémique ou compressif sur l’hypophyse normale sont discutées.