Situation épidémiologique avant la mise en eau du barrage hydroagricole de cinq villages de Bouaké, centre Côte-d'Ivoire
Auteurs : Diakité NR1, Adja AM, von Stamm T, Utzinger J, N'Goran EKUne étude entomologique, malacologique et parasitologique a été réalisée de juin 2007 à juin 2008, dans cinq villages situés à proximité du barrage hydroagricole de Raffierkro à Bouaké, au centre de la Côte-d'Ivoire. Les investigations ont eu pour objectif d'identifier les vecteurs et les hôtes intermédiaires des parasitoses liées à l'eau. Les prévalences du paludisme, de la bilharziose et des géohelminthiases ont été évaluées avant la mise en eau du barrage. L'échantillonnage s'est fait par capture des moustiques sur homme, prospections malacologiques au niveau des sites de contact homme-eau, gouttes épaisses (GE) et frottis sanguins (FS), et prélèvements des selles et urines. Deux espèces vectrices du paludisme ont été identifiées: Anopheles gambiae et Anopheles funestus. L'indice sporozoïtique moyen annuel d' An. gambiae a varié de 3,1 à 4,5 %. An. funestus a présenté un indice sporozoïtique de 1 % dans tous les sites. Le taux d'inoculation entomologique (TIE) a varié entre 343,1 et 427,1 piqûres infectées/homme/an (pi/h/an) pour An. gambiae et entre 14,6 et 40,1 pi/h/an pour An. funestus. Les trois espèces plasmodiales rencontrées sur les sites sont: Plasmodium falciparum (espèce prédominante), Plasmodium ovale et Plasmodium malariae. Aucun mollusque hôte intermédiaire de bilharziose n'a été récolté à l'exception de Biomphalaria pfeifferi, hôte intermédiaire de Schistosoma mansoni, à Ahougui. La bilharziose urinaire, intestinale et les géohelminthiases (ankylostomose, trichurose, ascaridiose, oxyurose, capillariose, strongylose) sont faiblement présentes sur les sites. L'étude a mis en évidence une importante transmission du paludisme avec présence de trois espèces plasmodiales. La bilharziose et les géohelminthiases sont présentes mais avec de faibles prévalences.