ProblématiqueL’incidence de la trypanosomiase humaine africaine (THA) ou maladie du sommeil est croissante à Kinshasa depuis 1996. Les objectifs de cette étude sont d’abord d’identifier le niveau optimum de connaissances relatives à la trypanosomiase et ensuite déterminer les facteurs de risque de la THA à Kinshasa.MéthodesÉtude cas–témoins par interview de 437 trypanosomés dépistés et traités entre janvier 2004 et décembre 2005 et 874 témoins. Chaque cas était apparié sur l’âge, le sexe et le lieu d’habitation à deux témoins séronégatifs.RésultatsLe niveau optimum de connaissances défini par la liste des notions élémentaires relatives à la THA est de 44 % pour les cas et 37 % pour les témoins (p < 0,0001). La majorité (86,7 %) des répondants sont favorables au dépistage passif. Les sujets résidant en zones périphériques sont plus à risque que les autres groupes : zones rurales (odds-ratio12,1 ; IC 95 % : 5,7–21,7) ; zones excentriques (odds-ratio8,9 ; IC 95 % : 2,1–38,8). Les antécédents familiaux de trypanosomiase (odds-ratio12,9 ; IC 95 % : 7,9–20,8), l’ignorance du mode de transmission (odds-ratio11,2 ; IC 95 % : 5,8–21,7) et l’approvisionnement en eau dans des points d’eau naturels (odds-ratio6,9 ; IC 95 % : 2,8–17,2) sont aussi des facteurs de risque.ConclusionCes résultats mettent en évidence les facteurs évitables/modifiables, sur lesquels on peut agir pour réduire, non seulement l’incidence, mais aussi et surtout la morbidité et la mortalité attribuées à la trypanosomiase.