Points essentielsLe risque cardiovasculaire a ses spécificités chez la femme alors qu’il est sous-estimé et insuffisamment pris en charge par méconnaissance du problème. Selon le rapport de l’Inserm paru en 1999, une française sur trois décèdera d’une maladie cardiovasculaire alors qu’une française sur 25 succombera d’un cancer du sein. Pour les nouvelles générations de femmes, l’effet protecteur de l’imprégnation œstrogénique pourrait être contrebalancé par la progression croissante du syndrome métabolique de la périménopause particulièrement délétère sur le risque cardiovasculaire.La prescription d’une contraception orale doit donner lieu à un interrogatoire draconien et être d’emblée écartée chez les femmes de plus de 35 ans fumeuses, quelle que soit leur consommation de cigarettes. En revanche, il n’existe pas de contre-indication à la contraception hormonale chez les femmes diabétiques non compliquées et chez les patientes dyslipidémiques équilibrées.Quant au traitement hormonal de la ménopause, il semble désormais bien établi qu’il ne prévient pas la maladie cardiovasculaire (CV). Toutefois, il n’augmente pas non plus le risque s’il est administré tôt à savoir les cinq premières années de la ménopause avec une surveillance étroite des facteurs de risque CV et une réévaluation annuelle de la balance bénéfice-risque.Le cliché selon lequel le patient à haut risque CV serait un homme de plus de 50 ans, fumeur et obèse reste d’actualité ! Mais dans les faits si les hommes meurent plus de cancers que de maladies cardiovasculaires, chez les femmes, elles sont encore la première cause de mortalité notamment après la ménopause. Les symptômes sont souvent trompeurs d’où le retard diagnostique fréquent.Les comportements tabagiques, la sédentarité, le surpoids, le stress sont parfois encore plus marqués chez les femmes passées la quarantaine et sont autant de facteurs qui doivent alerter le praticien et l’inciter à un dépistage plus précoce de la maladie cardiovasculaire (MCV).En pratique, trop de femmes et leurs médecins sous-estiment leur risque réel d’accident cardiovasculaire d’où l’importance des nouvelles campagnes d’information et de prévention conduites spécifiquement chez la femme.