Communiquer avec son entourage sur son traitement aide-t-il les femmes impliquées dans le commerce du sexe à l’observer ?
Auteurs : Sanon A1, Traoré I, Diallo R, Ouédraogo A, Andonaba J, Konate I, Berthe A, Huet C, Msellati P, Visier L, Mayaud P, Nagot N, Groupe d'etude YerelonIl existe peu de données relatives aux difficultés d’observance d’un traitement chez les femmes impliquées dans le commerce du sexe (FISC). Nous avons étudié la capacité de ces femmes à prendre un traitement prolongé, en évaluant l’impact de la communication avec l’entourage sur l’observance d’un tel traitement. Les données ont été collectées à partir des entretiens d’observance réalisés dans le cadre de la phase pilote d’un essai thérapeutique qui nécessitait la prise d’un traitement prolongé de trois mois. Nous avons comparé l’observance du traitement chez les femmes qui ont informé leur entourage sur la prise de traitement à celle des femmes qui dissimulaient la prise du traitement. Nous avons prêté une attention particulière aux difficultés d’intégration du médicament dans l’espace social. L’observance chez les femmes qui ont dissimulé leur traitement était comparable à celle des femmes qui avaient communiqué avec l’entourage. Le manque d’attente sociale, la peur des supputations de l’entourage sur la sérologie VIH étaient les obstacles principaux à la communication sur le traitement. Plus que la communication sur le traitement, c’est la perception du traitement qui a joué un grand rôle dans les difficultés d’observance. Cette phase pilote montre que les FICS ne parviennent pas à associer l’entourage à la prise du traitement même s’il est informé \; cependant, même sans soutien social, cette population peut suivre un traitement prolongé avec une bonne observance, à condition qu’un soutien psychologique spécifique soit mis en place à l’initiation et pendant le suivi du traitement.