Les couples dont l’homme est infecté par le VIH peuvent bénéficier d’une Assistance médicale à la procréation (AMP). Dés le début de leur parcours, ils rencontrent des psychologues ou des psychiatres. Dans un premier temps, les entretiens psychologiques menés avec quarante couples sérodifférents dans le cadre du CECOS de Toulouse ont permis de dégager quelques pistes de réflexion. Le projet d’enfant est porté par des couples stables affectivement et socialement, engagés tous deux dans la prise en charge de la maladie. L’AMP vient révéler un désir d’enfant important chez les femmes et elle permet au couple de construire des projets d’avenir. Mais elle rappelle aussi à l’homme sa dépendance à la médecine, du fait des exigences posées par les protocoles médicaux et elle peut fragiliser l’équilibre trouvé jusque-là par le couple avec le VIH en cas d’échec. Dans un deuxième temps, des entretiens avec 12 couples durant la grossesse laissent apparaître le rôle encore prégnant de la maladie, même si l’enfant désiré s’annonce. Les femmes expriment dans leur discours une certaine anxiété par rapport au risque de contamination et les hommes paraissent déstabilisés dans les défenses qu’ils avaient construites pour vivre avec le VIH, la question de la mort étant réactivée.