L’amnésie du développement est un désordre sélectif de la mémoire épisodique (mémoire autobiographique, des faits vécus par le sujet) tandis que la mémoire sémantique (mémoire des connaissances apprises) est relativement préservée. L’impact dans la vie quotidienne est majeur : impossibilité de se repérer dans un environnement même familier, de s’orienter dans le temps et de rapporter le déroulement d’une journée. Une atrophie bilatérale des hippocampes est habituellement présente. Les troubles de la mémoire chez l’enfant sont méconnus. Nous rapportons le cas d’un enfant né prématurément, en échec scolaire à l’âge de 9 ans, adressé pour suspicion de dyspraxie. Le bilan neuropsychologique mettait en évidence une efficience intellectuelle normale, confirmait la dyspraxie et révélait des troubles de la mémoire épisodique. Ceux-ci étaient responsables des troubles du comportement et de l’anxiété majeure de cet enfant et écartaient une cause psychiatrique crainte par l’entourage. Malgré une séméiologie typique, la normalité de l’imagerie en résonance magnétique (IRM) cérébrale nous a amenés à discuter l’éventualité d’une anomalie fonctionnelle à l’origine de ces tableaux cliniques. Nous préconisons un suivi prolongé des enfants nés prématurément comprenant un dépistage des troubles neuropsychologiques en particulier mnésiques. Méconnaître ces troubles expose ces enfants dont l’intelligence est normale à des erreurs de diagnostic et d’orientations thérapeutiques et les prive du soutien et de l’accompagnement dont ils ont besoin dans un parcours scolaire et une vie quotidienne semés d’embûches.