Objectif de l’étudeComparaison de trois techniques de délinéation des volumes d’irradiation de tumeur pulmonaire afin d’intégrer les mouvements d’organes.Patients et méthodesDix-neuf patients, atteints d’une tumeur maligne pulmonaire classée T1-3N0M0 après la TEP réalisée avant la radiothérapie, ont été traités par l’association d’une radiothérapie et d’une chimiothérapie exclusive (14 cas) ou préopératoire (cinq cas). Les doses délivrées étaient respectivement, de 66 et 46 Gy. La scanographie a été faite en respiration libre, en inspiration bloquée non forcée et en expiration bloquée non forcée. Le volume tumoral macroscopique (GTV) a été délinéé sur chaque séquence après fusion des images entre elles. Trois dosimétries ont été effectuées sur trois préparations différentes. La dosimétrie classique a été effectuée à partir du volume tumoral macroscopique en respiration libre à partir duquel a été ajoutée une marge de 5 à 8 mm pour définir le volume-cible anatomoclinique (CTV) et une marge de 7 à 10 mm, intégrant le volume cible interne (ITV) et la marge de repositionnement (set-upmargin), pour définir le volume-cible prévisionnel (PTV). Une deuxième,gating-like, a été calculée après avoir intégré le volume tumoral macroscopique en inspiration bloquée, plus la même marge pour le volume-cible anatomoclinique et une de 2 mm pour le volume-cible prévisionnel, correspondant à la marge de repositionnement. La troisième dosimétrie « trois volumes » a été faite à partir du volume tumoral macroscopique incluant les volumes tumoraux macroscopiques des trois séquences de scanographie. La marge entre le volume tumoral macroscopique et le volume-cible anatomoclinique était identique et celle entre les volumes cibles anatomoclinique et prévisonnel de 2 mm. La dosimétrie tentait pour chaque technique d’utiliser le même nombre de faisceaux et la même orientation. Des contraintes dosimétriques étaient imposées pour le volume tumoral et les organes à risque pour conclure à l’acceptabilité de la dosimétrie.RésultatsLes volumes tumoraux macroscopiques délinéés sur les trois séquences n’étaient pas significativement différents. Le volume-cible prévisionnel obtenu avec la méthodegating-likeétait significativement plus petit que ceux obtenus avec les deux autres techniques. Les PTV95 % (volumes-cibles prévisionnels recevant 95 % de la dose prescrite) n’étaient pas statistiquement différente entre les trois techniques. Avec les techniques « trois volumes »,gating-likeet respiration libre, la dosimétrie a répondu à toutes les contraintes, respectivement dans 15, 18 et 15 cas. La comparaison de l’ensemble des valeurs des contraintes a montré que la méthodegating-likedonnait les valeurs les meilleures. Dans le cas de traitement préopératoire, la méthodegating-likedonnait aussi les meilleurs résultats, y compris pour les valeurs du PTV95 %. Cependant, en l’absence ou dans l’impossibilité d’utiliser legating,la méthode des « trois volumes » permettait d’obtenir de meilleurs résultats que la méthode classique.ConclusionLa méthode « trois volumes » est intégrable dans la prise en charge des patients. Elle permet de bien appréhender le mouvement d’organe. Cependant la dosimétriegating-likedonne les meilleurs résultats, ce qui conduit à conseiller son usage, y compris dans le traitement préopératoire des tumeurs de l’apex pulmonaire.