Cette revue de la littérature porte sur la prévalence, les facteurs de risque, les stratégies d’identification et la prise en charge des complications rénales lors d’un traitement au long cours par lithium. La prise prolongée de lithium, à doses thérapeutiques, est responsable chez 20 % des patients d’un diabète insipide néphrogénique (DIN) secondaire à une diminution de la capacité à concentrer les urines. Seul le retentissement fonctionnel éventuel de la polyurie conduira, soit à l’arrêt du lithium pour un autre thymorégulateur, soit au traitement du DIN, en particulier par amiloride, dans le cas d’une poursuite de la lithothérapie. Le lithium peut également être responsable d’une insuffisance rénale chronique (IRC) lentement évolutive dont la prévalence exacte n’est pas connue, témoignant d’une néphrite interstitielle chronique. L’arrêt du lithium ne sera envisagé que devant une clairance de la créatininémie inférieure à 60 ml/mn. L’évaluation du rapport bénéfices/risques en vue de la réalisation d’une biopsie rénale et de la poursuite ou non de la lithothérapie relève alors d’une collaboration étroite entre psychiatre et néphrologue.