L’objectif de ce travail est d’évaluer la fréquence du jeu pathologique chez un groupe de joueurs réguliers, trouver les facteurs de risque qui lui sont corrélés ainsi que certaines caractéristiques socioculturelles relatives au jeu au Maroc. Le recueil des données s’est fait dans les lieux de jeu les plus fréquentés à Casablanca. Le dépistage et le diagnostic du jeu pathologique ont été faits par le Questionnaire South Oaks Gambling Screen (SOGS). Sur les 243 questionnés, 200 hommes ont été retenus, soit un taux de participation de 82 %. La fréquence des joueurs pathologiques au sein d’une population de joueurs est de 53 %. La moyenne d’âge de l’échantillon est de 42,3 plus ou moins 10,70 ans. La course de chevaux et la course de lévriers constituent les jeux les plus fréquentés par respectivement 91 et 60 % des sujets interrogés. Les sujets ayant un niveau scolaire primaire, un revenu mensuel ne dépassant pas les cinq milles dirhams (500 euros), un antécédent psychiatrique personnel et un abus de toxiques, constituent les personnes les plus à risque d’être des joueurs pathologiques. Le sujet est peu exploré dans les pays de culture arabo-musulmane. Des enquêtes épidémiologiques, plus larges en population générale, qui s’enquièrent de la prévalence, des facteurs de risque et de comorbidités psychiatriques s’avèrent nécessaires.