ProblèmeLa bronchiolite aiguë du nourrisson a fait l’objet d’une Conférence de consensus (CC) en 2000.ObjectifsNotre étude propose d’évaluer son application en médecine générale à 5 ans d’intervalle.Matériel et méthodesDeux cas cliniques standardisés de bronchiolite aiguë du nourrisson (forme modérée et grave) ont été adressés à 762 (2003) et 800 (2008) médecins généralistes tirés au sort. On attendait : bon diagnostic et traitement symptomatique exclusif à domicile pour la forme modérée ; bon diagnostic et hospitalisation pour la forme grave. Les traitements inutiles (bronchodilatateurs, corticoïdes, antibiotiques) ou délétères (fluidifiants, antitussifs), la connaissance des recommandations, le mode d’accès à ces recommandations étaient aussi évalués. Les données 2003–2008 ont été comparées par testtde Student ou test du Chi2. Les facteurs de bonne adhésion à la CC ont été évalués en analyse multivariée.RésultatsLe taux de réponse était similaire en 2003 et 2008 (25 % et 23 %). La prise en charge conforme des 2 cas était de 6 % en 2003 vs 20 % en 2008 (p < 0,001), meilleure pour la forme grave que modérée. Une diminution des traitements inutiles (77 % vs 60 %,p < 0,001) ou délétères (38 % vs 22 %,p = 0,006) était notée. En 2008, les recommandations étaient connues de 54 % des médecins, avec meilleure adhésion des plus jeunes (odds ratioajusté ORa = 0,93 ; IC 95 % = 0,87–0,98 ;p = 0,01).DiscussionLa prise en charge de la bronchiolite aiguë du nourrisson reste délicate, avec encore sur-traitement des formes modérées.ConclusionMême à distance de la publication de recommandations, leur application reste difficile.