IntroductionLes suppurations intracrâniennes (SIC) sont mal évaluées en Afrique subsaharienne, particulièrement chez l’enfant.Patients et méthodesÉtude rétrospective du 1er janvier 1996 au 31 décembre 2004 chez les enfants admis pour SIC secondaire à une infection otorhinolaryngologique (ORL) à l’hôpital Principal de Dakar, Sénégal. Seuls ont été inclus les cas confirmés par tomodensitométrie (TDM).RésultatsSeize enfants (12 garçons et 4 filles) d’âge moyen de 11,2 ans (extrêmes : 7–15 ans), ont été admis pour SIC en moyenne 12 j (extrêmes : 1–60 j) après le début de la fièvre et 6 j (extrêmes : 1–22 j) après celui des signes neurologiques. La fièvre était présente 14 fois et les signes neurologiques étaient constants. L’infection initiale était une sinusite (n = 14) ou une otite (n = 2). La SIC était un empyème sous-dural (n = 8), un abcès cérébral unique (n = 6) ou multiple (n = 1), ou l’association empyème sous-dural et abcès cérébral (n = 1). L’analyse bactériologique était rarement contributive :Staphylococcus aureus(n = 2), streptocoque non groupable (n = 2), et associationPseudomonas aeruginosa–Proteus mirabilis(n = 1). L’antibiothérapie, associée 4 fois à des corticoïdes et 9 fois au phénobarbital, était prescrite pendant 2 mois. Une ponction de la SIC a été pratiquée chez 13 patients. Tous les enfants ont guéri, mais 4 ont gardé des séquelles neurologiques.DiscussionCette série permet de préciser les caractéristiques des SIC chez l’enfant en Afrique subsaharienne et de proposer un protocole thérapeutique adapté à ce contexte.ConclusionL’accès à la TDM a été primordial pour guider la prise en charge médicochirurgicale et permettre une issue le plus souvent favorable, malgré un diagnostic tardif.