ObjectifLa dénutrition rapide au cours de l’anorexie mentale peut mettre en jeu le pronostic vital. Cette étude avait pour but d’analyser les paramètres cliniques et paracliniques des patients hospitalisés pour amaigrissement important afin de déterminer les paramètres de surveillance médicale.Population et méthodesÉtude rétrospective sur 20 patients consécutifs (18 filles), d’âge moyen de 13,75 (± 2,3) ans, admis pour la 1re fois pour anorexie mentale.RésultatsLa durée d’évolution des symptômes avant l’admission était de 11,5 (± 10,2) mois. L’indice de masse corporelle (IMC) à l’entrée était de 13,3 (± 0,6) kg/m2(−3,2 ± 1,2 Z-score), inversement corrélé au taux sérique de créatinine (r = −0,44 ;p < 0,05). La variation de l’IMC entre le début des troubles et l’hospitalisation (ΔIMC) était de −3,5 Z-score, corrélée à une faible tension artérielle systolique (r = 0,45 ;p ≤ 0,05) et à la présence d’un épanchement péricardique (r = 0,45 ;p < 0,05). La numération formule sanguine et l’ionogramme sanguin étaient normaux sauf dans 1 cas. La glycémie était à 3,5 ± 1,2 mmol/l. L’électrocardiogramme réalisé chez 16 patients montrait une bradycardie sinusale sans trouble de la conduction. La nutrition entérale était nécessaire chez 14 patients pour une durée moyenne de 18,1 j. Le gain pondéral moyen était de 3,1 ± 2 kg, d’autant plus important que l’IMC à l’entrée était bas (r = −0,49 ;p < 0,05).ConclusionLa surveillance de la tolérance de la dénutrition est avant tout clinique. Les examens complémentaires restent longtemps normaux. Les complications cardiaques semblent plus liées à la rapidité qu’à l’importance de la perte de poids.