Les objectifs de la sédation pour le patient cérébrolésé sont sensiblement différents de ceux des autres patients de réanimation. Il s’agit soit de permettre une évaluation clinique du statut neurologique après l’agression cérébrale initiale afin de définir une stratégie diagnostique et thérapeutique, soit de lutter contre des facteurs pouvant aggraver la perfusion cérébrale déjà compromise par la lésion primaire (hypertension intracrânienne, convulsions). Le choix des médicaments de sédation pour atteindre ces objectifs est alors dicté par ces deux situations : agents de courte durée d’action dans le premier cas, ou association d’hypnotiques et d’analgésiques de plus longue durée d’action dans la seconde situation. Celle-ci supprime la possibilité d’évaluer cliniquement l’état neurologique sous-jacent du patient et justifie un monitorage multimodal (pression intracrânienne, Doppler transcrânien, imagerie…). L’arrêt définitif de la neurosédation permet de distinguer les troubles de l’éveil et les troubles de la perception consciente. Une augmentation de la pression intracrânienne au moment du sevrage ne doit pas conduire à réintroduire systématiquement la neurosédation.