La maladie de Charcot-Marie-Tooth est un ensemble de dégénérescences distales des nerfs périphériques avec une forte hétérogénéité génétique. L’électroneuromyographie permet de distinguer une forme myélinique de la maladie (CMT1) et une forme axonale (CMT2). Nous présentons nos résultats de diagnostic moléculaire pour 251 cas index de CMT2 caractérisés par une vitesse de conduction motrice du nerf médian supérieure ou égale à 38 m/s et par leur mode de transmission (217 cas dominants et 34 cas récessifs). Pour chacun des cas, au moins un des 13 gènes pour les CMT2 a été étudié (MFN2,RAB7,GARS,NF-L,HSPB1,GDAP1,MPZ,HSPB8,GJB1,DNM2,YARS,LMNA,MED25).Un diagnostic moléculaire a été établi pour environ 22 % des dossiers, avec une efficacité comparable pour les cas dominants ou récessifs. Pour les formes dominantes, les mutations des protéines connexine 32 (GJB1), mitofusine 2 (MFN2) et P0 (MPZ) sont à rechercher en premier. Pour les formes récessives, la protéine GDAP1 est la porte d’entrée du diagnostic et les mutations de la lamine A/C ont été uniquement trouvées pour des patients originaires du Maghreb. Les protéines de choc thermique HSPB1 et HSPB8 sont impliquées de façon significative dans les formes motrices (ou « spinales ») de CMT2. Les mutationsNF-LouRAB7 sont rares. Nous n’avons pas identifié de mutations pathogènes pourGARS,DNM2,YARSouMED25. Pour la pratique, nous proposons un arbre décisionnel simple pour les CMT2.