ButLes microsporidioses intestinales comptent parmi les infections opportunistes redoutables chez les sujets immunodéprimés. L’objectif de ce travail est d’évaluer l’apport de la PCR dans la recherche et l’identification des microsporidies dans les selles de patients infectés par le VIH.Patients et méthodesLes selles de 119 patients tunisiens infectés par le VIH ont été traitées à la recherche de microsporidies par la coloration au trichrome et par une PCR utilisant les amorces universelles V1/PMP2 ciblant un fragment du gène de la petite sous-unité ribosomale SSU-rRNA des microsporidies. Les amplifias obtenus en PCR ont été purifiés et séquencés par le séquenceur ABI PRISM 377 DNA.RésultatsLes résultats confirment les meilleures performances de la PCR dans la détection des microsporidies intestinales en révélant un taux d’infection de 14,3 % significativement supérieur à celui de 6,7 % révélé par la microscopie (p = 0,03). Comme déjà rapporté, l’infection était associée au taux de lymphocytes T CD4 des patients ; 23,9 % de prévalence en dessous de 200/mm3versus 5,6 % au-dessus (p = 0,008). Le séquençage des amplifias de 15 des 17 patients positifs en PCR a confirmé dans tous les cas les identifications présomptives basées sur la taille des bandes obtenues, 250 pb pourEnterocytozoon bieneusi(sept cas) et autour de 270 pb pourEncephalitozoon intestinalis(neuf cas) ; un patient ayant présenté une infection mixte.ConclusionLa PCR, grâce à une meilleure sensibilité, est en train de détrôner la classique coloration au trichrome dans le diagnostic des microsporidioses intestinales. Par sa capacité à identifier les espèces en cause, la PCR est également utile dans la prise en charge des cas par l’orientation des prescriptions médicales chez les sujets parasités.