Critères de « qualité » dans la prise en charge des cancers de l’ovaire au stade avancé
Auteurs : Querleu D1, Narducci FDeux solutions interventionnistes peuvent être proposées pour améliorer la qualité des soins en chirurgie des cancers : leur organisation, leur contrôle a posteriori. Ces deux éléments ne sont pas exclusifs : l’efficacité d’une organisation doit être contrôlée, des critères qualité s’améliorent d’autant plus vite et sont contrôlés avec d’autant plus de pertinence en présence d’une organisation sous-jacente. La définition arbitraire de critères d’évaluation reste difficile, et leur interprétation hors contexte dangereuse, avec un risque majeur d’effets pervers : combat pour le respect d’objectifs quantitatifs, réduction de l’importance des chirurgies pour ne pas altérer un critère portant sur la morbidité, rétention préférentielle des cas les plus favorables à une chirurgie complète si ce critère est mis en avant. Un contrôle qualité devrait s’appliquer à la pertinence du bilan préthérapeutique, à l’information contenue dans le compte rendu opératoire, au taux de complications et au résultat carcinologique. Les critères quantitatifs annuels de nombre de cas pour la chirurgie des cancers gynécologiques en France ne règlent pas le problème spécifique des cancers de l’ovaire. Il est plus pertinent de rappeler le prérequis de formation à la pathologie particulière qu’est le cancer de l’ovaire et à son traitement, de maîtrise technique de tous les gestes nécessaires pour la réalisation d’une stadification et d’une chirurgie complètes, et d’intégration forte dans un processus par essence pluridisciplinaire. On doit donc militer, en raison d’arguments convergents, en faveur de la prise en charge des cancers de l’ovaire par des chirurgiens expérimentés et qualifiés, sinon spécialisés.