IntroductionLes modalités pratiques de surveillance du mélanome, après prise en charge chirurgicale de la tumeur primitive, ne font l’objet d’aucun consensus international. L’objectif majeur de cette surveillance est de dépister les récidives dont le diagnostic précoce présente un intérêt en termes de survie, c’est-à-dire les métastases en transit et ganglionnaires, accessibles à une exérèse chirurgicale, ainsi que l’apparition éventuelle d’un second mélanome primitif.ObjectifLe but de notre étude était d’identifier les acteurs et les modalités du diagnostic de récidive cutanée ou ganglionnaire de mélanome, ou de second mélanome.Patients et méthodesIl s’agit d’une étude rétrospective monocentrique portant sur tous les malades suivis pour un mélanome ayant présenté une récidive cutanée ou ganglionnaire, ou un second mélanome, entre janvier 2005 et décembre 2007. Étaient étudiés le type de la récidive, ainsi que les acteurs et les modalités de son diagnostic.RésultatsQuatre-vingt-quatorze malades ont présenté une récidive ; 66 % de ces récidives étaient ganglionnaires et 34 % cutanées. Trente-trois pour cent des diagnostics avaient été posés par le patient, 21 % par le service de dermatologie, 22 % par un dermatologue libéral, 18 % par un radiologue et 6 % par un généraliste. Cinquante-quatre pour cent des malades de moins de 50 ans avaient dépisté eux-mêmes leur récidive contre 18 % des plus de 70 ans. Un second mélanome était diagnostiqué chez six malades.DiscussionCette étude permet de souligner l’intérêt majeur de l’autopalpation dans la surveillance du mélanome, puisqu’un tiers des récidives ont été dépistées par le patient lui-même. L’autosurveillance apparaît plus performante chez les sujets jeunes ; il existe donc un intérêt à sensibiliser ceux de plus de 50 ans. Par ailleurs, cette étude souligne le rôle majeur du dermatologue dans le suivi du mélanome.