Sujet. L'étude SOCRATE 1 s'est proposé d'analyser la fréquence du mal-être de l'adolescent consultant un généraliste, de mesurer l'évolution de son ressenti lors d'une consultation ordinaire, de le comparer à celui du médecin et de vérifier si cette évolution pouvait être corrélée à une formation courte et spécifique du médecin. Méthode. Cinquante-trois médecins ont été appariés en deux groupes: 29 médecins d'un département sensibilisés antérieurement à l'accueil de l'adolescent et 24 témoins issus d'un département non limitrophe et non sensibilisés. Au total, 665 consultations d'adolescents de 12-20 ans ont été analysées. Deux questionnaires étaient remplis par les adolescents, un avant et un après la consultation. Un questionnaire était rempli par les médecins en fin de consultation. Résultats. Parmi les adolescents consultant pour des motifs dits « non psy », un sur six reconnaît avoir cependant d'autres soucis, 60 % envisageant d'en parler au cours de la consultation. Lors d'une seule consultation avec un médecin généraliste, le sentiment de l'adolescent d'être bien dans sa peau, compris et écouté progresse significativement. Cependant, cette amélioration ne dépend pas d'une sensibilisation du médecin à son accueil. Les médecins sensibilisés sont cependant plus circonspects que les témoins sur le niveau de bien-être ressenti ou allégué par l'adolescent Conclusion. L'étude montre qu'une sensibilisation courte est suffisante pour mettre en alerte durablement des médecins généralistes à propos du mal-être des adolescents, mais insuffisante pour influencer l'amélioration du ressenti de l'adolescent qui est de toute façon effective au cours d'une consultation. Mesurer un impact sur l'adolescent nécessite une formation probablement plus importante du médecin et une analyse de l'adolescent sur une plus longue durée.