ObjectifsLe reflux vésico-urétéral (RVU) est présent dans 30 % des pyélonéphrites aiguës (PNA) de l’enfant. Il est considéré comme un facteur de risque de récidive infectieuse et de cicatrices rénales à l’âge adulte. Selon les protocoles anciens, la présence d’un RVU impliquait la prescription prolongée d’une antibioprophylaxie limitant ainsi la répétition des PNA. De récentes études soulignent l’absence de bénéfice de cette attitude. Nous avons souhaité étudier l’intérêt de l’arrêt de l’antibioprophylaxie chez des enfants porteurs de RVU de bas grade.Patients et méthodesL’antibioprophylaxie continue a été suspendue à l’âge de la propreté chez des enfants porteurs de RVU de bas grade (grade I, II et III), suivis entre octobre 2002 et février 2007. La survenue et la récidive d’épisodes infectieux urinaires fébriles – avec puis sans traitement prophylactique – sont les principales données analysées.RésultatsNous avons suivi 58 enfants, d’âge médian à l’inclusion de 22 mois, porteurs de RVU de bas grade. Cinquante-trois RVU avaient été découverts après une PNA, les 5 autres étaient des reflux néonatals. Le sex-ratio était de 2,8 filles pour 1 garçon. L’échographie rénale était normale dans 88 % des cas. Les RVU de grade II étaient prépondérants. Près de la moitié des RVU contrôlés avaient régressé et 4 d’entre eux avaient disparu. L’antibioprophylaxie d’une durée médiane de 19 mois a été interrompue à un âge médian de 42 mois. La durée d’observation au décours était de 27 mois. Deux PNA ont été rapportées sous antibioprophylaxie et 2 PNA et 3 cystites après l’arrêt des antibiotiques.ConclusionLa suspension de l’antibioprophylaxie urinaire à l’âge de la propreté l’enfant porteur de RVU de bas grade n’augmente pas le risque de PNA. En présence d’un RVU de bas grade, l’antibioprophylaxie au long cours n’est plus justifiée.