ObjectifDéterminer la séroprévalence et les facteurs de risque de l’infection par le virus de l’hépatite E (VHE) chez des femmes enceintes tunisiennes.MéthodesUn total de 404 femmes enceintes a été étudié. Les données concernant les caractéristiques sociodémographiques ou facteurs de risques ont été relevés grâce à un questionnaire. Les tests sérologiques comprenaient la recherche des anticorps IgM et IgG anti-VHE, IgG anti-virus de l’hépatite A (IgG anti-VHA), l’antigène HBs (AgHBs) et les anticorps anti-virus de l’hépatite C (Ac anti-VHC). L’analyse des facteurs de risque d’infection par le VHE a été réalisée par régression logistique univariée et multivariée.RésultatsLes prévalences des IgG anti-VHE, IgM anti-VHE, IgG anti-VHA, de l’AgHBs et des Ac anti-VHC étaient respectivement de 12,1, 0, 97, 3 et 0,5 %. L’analyse des facteurs de risque a montré que l’âge (> 30 ans) et la présence de plus de deux personnes par pièces dans le logement étaient significativement corrélés à l’infection par le VHE (p < 0,05). Aucune association n’a été retrouvée avec le travail en milieu agricole, le type d’eau de boisson ou du système d’épuration de l’eau, la présence d’animaux domestiques ou avec un facteur de risque d’une transmission sanguine.ConclusionLe taux important de séropositivité du VHE chez les femmes enceintes est compatible avec l’endémicité de l’infection en Tunisie. Le diagnostic de l’hépatite E doit être évoqué devant une hépatite aiguë durant la grossesse. L’infection se ferait de manière sporadique avec transmission interhumaine. Le réservoir naturel du virus reste à préciser.