La prévention de la curarisation résiduelle repose sur le monitorage de la curarisation ainsi que sur l’utilisation large des antagonistes. Selon une enquête de pratique sur l’utilisation en France des curares chez l’adulte en anesthésie seul 52 % des praticiens déclaraient d’utiliser le monitorage de la curarisation en cas d’administration de curare en dose unique et 74 % en cas d’administration répétée. Cette même enquête révélait également que l’utilisation des agents anticholinestérasique tel que la néostigmine reste épisodique et le risque de curarisation résiduelle est sous-estimé. Le développement d’une nouvelle classe pharmacologique (les cyclodextrines) capable de lever la curarisation pourrait induire des modifications dans notre manière de gérer la curarisation. Cet article a comme but de revoir les principes du monitorage de la curarisation et d’évaluer si le sugammadex remet en question la place du monitorage neuromusculaire dans la prévention de la curarisation résiduelle.