IntroductionLe diagnostic histologique d’hyperplasie atypique du sein (HA) est devenu routinier depuis l’avènement du dépistage organisé du cancer du sein. Ces lésions se divisent en trois groupes : l’hyperplasie canalaire atypique, la néoplasie lobulaire (NL) et la métaplasie cylindrique avec atypies. La prise en charge des patientes porteuses d’HA est non consensuelle en raison des incertitudes pesant sur leur diagnostic lié à la qualité du prélèvement biopsique les qualifiant (biopsie percutanée ou chirurgicale), et sur leur nature puisqu’elles sont considérées par certains comme un marqueur de risque et par d’autres comme d’authentiques lésions précurseurs de cancer du sein.Matériel et méthodesInterrogation de la base de données MedLine en utilisant les mots clés : « atypical ductal hyperplasia, columnar cell lesions with atypia, lobular neoplasia, core needle biopsy, breast cancer, precursor lesion, hormonal replacement therapy ». Pour chacune des lésions à risque, nous avons retenu les éléments pertinents pour la pratique clinique dans les domaines de l’épidémiologie, du diagnostic et de la prise en charge, à partir des articles de langue anglaise et française.RésultatsLes études immunohistochimiques et cytogénétiques placent les lésions d’HA comme précurseurs d’invasion, mais les études épidémiologiques de cohorte montrent un taux d’invasion relativement faible et les font considérer comme marqueurs de risque de cancer du sein.ConclusionLa découverte de lésion d’HA sur une biopsie percutanée mammaire indique une exérèse chirurgicale quasi systématique pour analyser la totalité des lésions par crainte de sous-estimer une lésion de carcinome canalaire in situ ou de carcinome infiltrant associé. Cette zonectomie secondaire impose une certaine rigueur chirurgicale et une coopération étroite avec le radiologue. Sur une pièce d’exérèse chirurgicale mammaire, les marges positives pour une lésion d’HA n’imposent pas de reprise chirurgicale (sauf pour la NL de type pléomorphe) car le contrôle local de la maladie cancéreuse ne semble pas être altéré. Par ailleurs, l’utilisation d’un traitement hormonal chez une patiente porteuse d’HA n’apparaît pas recommandé.