Maladies inflammatoires chroniques de l'intestin: de la sulfasalazine aux biothérapies.
Auteurs : Cosnes J1, Seksik PL'arrivée à la fin des années 1990 des médicaments biologiques, les anti-tumor necrosis factor (TNF), a révolutionné le traitement des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI). Parallèlement, on utilise davantage et mieux les immunosuppresseurs classiques (azathioprine, méthotrexate). Les anti-TNF, infliximab et adalimumab, sont remarquablement efficaces chez plus de deux tiers des patients, y compris dans les formes évoluées compliquées de fistules. Cette efficacité se maintient à long terme chez un tiers des patients. Le principal danger des anti-TNF est la survenue d'infections à germes intracellulaires qui doivent être prévenues et dépistées. Le risque d'affection maligne porte surtout sur les lymphomes, avec notamment, en cas d'association avec l'azathioprine, le lymphome T hépatosplénique. L'ancienne stratégie du traitement adapté au fur et à mesure de la gravité de l'évolution ne permet pas de modifier l'histoire naturelle de la maladie. Beaucoup d'auteurs plaident pour la mise en oeuvre précoce, chez des malades sélectionnés, des traitements les plus actifs, avant la constitution de lésions anatomiques irréversibles, stratégie d'autant plus efficace que l'on connaîtra mieux les effets secondaires des traitements et leurs moyens de prévention. Le développement de nouvelles molécules devrait permettre de répondre, avant la chirurgie, à la situation difficile des malades ayant épuisé successivement les ressources médicamenteuses.