Se connecter
Rechercher

Dépression et personnes âgées

Auteurs : Gallarda T, Lôo H1
Affiliations : 1Service hospitalo-universitaire, hôpital Sainte-Anne, faculté de médecine Paris Descartes, université Paris Descartes, 7, rue Cabanis, 75674 Paris cedex 14, France
Date 2009 Juin, Vol 35, Num 3, pp 269-280Revue : L'EncéphaleType de publication : article de périodique; revue de la littérature; DOI : 10.1016/j.encep.2008.10.013
Psychogériatrie
Résumé

« Dépression » et « âge avancé » sont souvent associés chez nos contemporains. « Dépression » est alors entendu dans le sens de « désespoir existentiel » et non celui de « maladie dépressive » : sont amalgamés l’éprouvé du tragique de l’existence et une condition pathologique. Des tableaux dépressifs dont le caractère pathologique ne fait aucun doute sont fréquents chez la personne âgée mais les frontières entre normal et pathologique deviennent plus imprécises en deçà d’un certain seuil symptomatique, en présence d’évolutions chroniques et dans les situations de comorbidités. L’outil nosographique, malgré ses limites, s’avère précieux. Les études épidémiologiques incluant les comorbidités de l’épisode dépressif avec des troubles cognitifs et/ou des affections somatiques permettent de meilleures estimations des taux de prévalence des symptômes et des troubles dépressifs au sein des populations âgées. La formule, « la dépression est la dépression à tout âge », recèle une part de vérité à condition de prendre en compte les multiples facteurs qui modifient l’expression symptomatique de la dépression avec l’avance en âge. Le facteur le plus documenté est la comorbidité de la dépression avec des affections somatiques, présente chez la majorité des plus de 80 ans. D’autres facteurs, psychologiques ou socioculturels, sont également à l’œuvre mais leur influence a été moins étudiée. La baisse des performances cognitives observée au cours des troubles dépressifs n’est pas l’apanage des personnes âgées mais elle est indéniablement plus marquée dans cette population. Poser un diagnostic précoce de maladie d’Alzheimer ou, au contraire, éliminer ce diagnostic chez un patient déprimé rapportant un affaiblissement cognitif constitue une étape essentielle de la prise en charge. Avec le bilan neuropsychologique et l’imagerie cérébrale, nécessaires au diagnostic, s’impose aussi la nécessité d’une évaluation pluridisciplinaire, neuropsychogériatrique. La prise en charge d’un état dépressif gériatrique emprunte à différentes approches de soins incluant les soins somatiques, les médicaments psychotropes, les techniques de stimulation cérébrale et la psychothérapie mais aussi l’accompagnement médicosocial. La coordination des soins incombe au médecin généraliste, au cœur du dispositif. Mais cette mission théorique peut s’avérer impossible pour la gestion des cas complexes. De ce constat est née la réflexion sur des modalités d’adaptation du modèle anglo-saxon des « soins en collaboration » dans notre pays : la coordination des différentes interventions thérapeutiques par un gestionnaire du soin offrirait une efficacité supérieure à celle des modalités habituelles de soins.

Mot-clés auteurs
Dépression; Âge avancé; Pluridisciplinarité; Comorbidités; Troubles cognitifs; Maladie d’Alzheimer; Antidépresseurs; Psychothérapie; Modèles de soins;
 Source : Elsevier-Masson
 Source : PASCAL/FRANCIS INIST
 Source : MEDLINE©/Pubmed© U.S National Library of Medicine
Accès à l'article
  Accès à distance aux ressources électroniques :
Exporter
Citer cet article
Gallarda T, Lôo H. Dépression et personnes âgées. Encephale. 2009 Juin;35(3):269-280.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 22/08/2017.


[Haut de page]

© CHU de Rouen. Toute utilisation partielle ou totale de ce document doit mentionner la source.