IntroductionLe but de notre étude était de définir les aspects épidémiologiques, microbiologiques et les facteurs favorisant les kératites bactériennes.Matériel et méthodesNous avons mené une étude rétrospective des patients hospitalisés pour kératites bactériennes au CHU de Toulouse entre janvier 2006 et novembre 2007. Les caractéristiques microbiologiques et cliniques telles que l’âge, les critères d’hospitalisation, les séquelles visuelles et les facteurs favorisants, ont été relevés.RésultatsSoixante-sept patients d’un âge moyen de 46 ans ont été inclus. Les deux principaux critères d’hospitalisation étaient la taille de l’infiltrat stromal (63 %) et l’atteinte de l’axe visuel (61 %). Un facteur de risque local a été identifié dans 92,5 % des cas avec par ordre de fréquence : port de lentilles de contact (49 %), kératopathie (16 %), traumatisme cornéen (12 %) et chirurgie cornéenne (7 %). Des facteurs de risque généraux ont été retrouvés dans 16 % des cas parmi lesquels : diabète et syndrome de Gougerot-Sjögren. Les cultures bactériennes ont permis d’isoler un germe dans 57 % des cas. Lors des kératites sous lentilles, les bacilles à Gram négatif étaient fréquemment retrouvés (45 %). Quatre-vingt-cinq pour cent des patients présentaient une acuité visuelle à 3 mois supérieure à l’acuité visuelle initiale.DiscussionLe port de lentilles de contact apparaît comme le facteur de risque principal de survenue d’une kératite bactérienne sévère nécessitant une hospitalisation ; ce n’est cependant pas un facteur de mauvais pronostic dans notre étude.ConclusionLes principaux facteurs de mauvaise évolution retrouvés sont l’acuité visuelle initiale basse, l’âge, la surface élevée de l’infiltrat initial et l’immunodépression qui apparaît comme le facteur le plus à risque de séquelles visuelles graves.