L’irradiation thoracique représente une arme thérapeutique majeure dans la prise en charge des cancers bronchiques primitifs non métastatiques, en particulier chez les patients qui présentent une maladie localement avancée au médiastin. La pneumopathie radique aiguë (PRA) en est une des principales toxicités limitantes. L’objectif de ce travail est de faire une synthèse de l’état actuel de nos connaissances concernant les facteurs de risque de développer une PRA. Son incidence après irradiation conformationnelle, chez des patients porteurs de cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC), se situe aux alentours de 7 à 10 % pour des formes modérées mais symptomatiques de PRA, et autour de 1 à 3 % pour les formes sévères. Les facteurs liés au patient, à la tumeur en elle-même ou aux traitements préalables à l’irradiation ne déterminent pas de risque particulier de PRA, en dehors de l’âge supérieur à 65 ans qui reste discuté. Les facteurs prédictifs validés de la PRA sont essentiellement liés aux paramètres de l’irradiation (volumes pulmonaires sains irradiés, dose moyenne pulmonaire d’irradiation…). Néanmoins, malgré l’ajustement sur ces paramètres, la susceptibilité individuelle vis-à-vis de la toxicité de la radiothérapie thoracique reste significative, orientant les études actuelles sur des marqueurs biologiques, intrinsèques au patient. En particulier, l’implication dans la survenue de la PRA de variations précoces de certaines cytokines (IL-6, IL-10, TGF-ß) pendant l’irradiation a été suggérée et des études sont en cours pour confirmer leur implication et affiner leur rôle.