Chémoprévention du cancer du sein. Justificatifs, résultats des essais et perspectives
Auteurs : Cutuli B1, Lesur A, Namer M, Kerbrat PAvec 49 240 nouveaux cas en 2004, le cancer du sein (CS) représente, en France, le premier cancer féminin. Environ 80 % des CS sont hormonodépendants. Le tamoxifène (TAM) a été testé dans quatre essais randomisés de chémoprévention, de même qu'un autre SERM (selective estrogen receptor modula- tor), le raloxifène. Cet article analyse en détail les résultats actualisés de ces études. Ces essais montrent une réduction de survenue des CS hormonodépendants, mais il n'y a pas d'effet sur les CS non hormonodépendants ni de bénéfice sur la survie globale. De plus, des effets secondaires défavorables ont été constatés, tels que les accidents thromboemboliques (ATE) et des cancers « secondaires » de l'endomètre. Une nouvelle évaluation des facteurs de risque de survenue de CS semble nécessaire, en incluant non seulement les antécédents familiaux et certaines anomalies histopathologiques (ex.: hyperplasie atypique), mais également des éléments nouveaux tels que les densités mammaire et osseuse élevées, et les antécédents d'irradiation thoracique avant 30 ans (pour maladie de Hodgkin). En effet, l'efficacité du TAM semble maximale chez les femmes à risque élevé. La création d'un nouveau « modèle » de risque plus précis est donc nécessaire, de même qu'une utilisation plus adaptée des SERM et peut-être d'autres produits, en particulier afin de réduire au minimum les possibles risques de toxicité.