Les troubles hypertensifs de la grossesse (THG) représentent globalement 10 % des naissances humaines, et leur complication majeure, la prééclampsie, 3 à 5 %. L’étiologie de ces THG reste toujours controversée ; cependant des avancées majeures ont eu lieu ces dernieres 25 années. Le « sixième colloque international d’immunologie de la reproduction, de l’immunotolérance et de l’immunologie de la prééclampsie » 2008 a fêté cette année son dixième anniversaire. Durant cette décennie, ces six colloques bisannuels ont largement contribué à nourrir le débat entre immunologistes, cliniciens, anthropologues et spécialistes des maladies cardiovasculaires. Le défaut de l’invasion trophoblastique profonde obligatoire chez les humains rencontrée dans la prééclampsie, le retard de croissance intra-utérin, et dans une certaine mesure dans la menace d’accouchement prématuré n’ont été compris qu’à la fin des années 1970. Dans le même temps, des études cliniques et épidémiologiques à la fin duxxesiècle ont permis de réaliser que la prééclampsie « maladie des primipares » pouvait en fait être une maladie de la première grossesse au niveau d’un couple. Parmi les avancées significatives, l’immunologie de la reproduction a fait des bonds de géant dans la dernière décennie. Ce papier relate les étapes majeures franchies dans la compréhension de cette pathologie et met en lumière l’intérêt de ces travaux immunologiques et des nouveaux concepts afférents. Il semble, en ce début dexxiesiècle que nous soyons plus près que jamais de comprendre l’étiologie de cette énigme obstétricale. Dans ce domaine, l’immunologie de la reproduction sera sans doute un des interlocuteurs majeurs.