Reconstruction mandibulaire en cancérologie: état actuel et perspectives.
Auteurs : Jegoux F1, Bedfert C, Alno N, Le Clech G, Daculsi GIntroduction. - La reconstruction mandibulaire en cancérologie fait appel à de nombreuses techniques dont les résultats sont inconstants et les indications ne sont pas consensuelles. Matériels et méthodes. ― Une revue de la littérature a permis de synthétiser les connaissances disponibles concernant les techniques actuelles de reconstruction mandibulaire, leurs résultats fonctionnels et les perspectives de recherche. Discussion. ― Les résections marginales conduisent à des difficultés de réhabilitation dentaire qui peuvent être palliées par des techniques de rehaussement alvéolaire mais dont les résultats ne sont pas validés en situation d'irradiation. La reconstruction des pertes de substances segmentaires est justifiée par leurs répercussions sur le pronostic vital lorsqu'elles sont antérieures et sur la qualité de vie lorsqu'elles sont postérieures. Le moyen de reconstruction idéal est le lambeau libre de fibula dont les limites sont le coût, la morbidité du site donneur et la sélection de l'équipe chirurgicale et du patient. Pour ces raisons, il peut être nécessaire d'avoir recours aux lambeaux ostéo-myocutanés pédiculés, délaissés du fait de leur taux d'échec réputé très élevé mais pourtant peu rapporté dans la littérature. Conclusion. - Les mauvais résultats fonctionnels des plaques de reconstruction mandibulaire en font une solution de dernier recours. L'ingénierie tissulaire est actuellement la voie de recherche la plus prometteuse. Elle se heurte au schéma oncologique lui-même car la radiothérapie postopératoire diminue le potentiel d'ostéo-induction des biomatériaux proposés.