L’association « cancer du sein et grossesse » reste rare, mais devrait se rencontrer plus fréquemment puisque l’incidence du cancer du sein augmente et que les femmes enceintes sont plus âgées. À défaut d’essais contrôlés, les auteurs se proposent d’extraire de la littérature les grandes orientations actuelles du diagnostic et du traitement de ce cancer qui survient dans des conditions très particulières. Une recherche sur les bases de données électroniques comprenant Medline, Embase, Ovid et la base de données Cochrane jusque fin janvier 2009 a permis d’extraire les informations utiles. Le pronostic du cancer du sein ne semble pas modifié par la grossesse. Mais le retard au diagnostic expliquerait les moins bons résultats en termes de survie. Le traitement doit se rapprocher le plus possible de celui proposé en dehors d’une grossesse. La grossesse n’a pas d’impact sur le pronostic à condition qu’elle ne gêne pas ou ne retarde pas la mise en route des moyens diagnostiques et du traitement. Excepté ces situations, l’interruption de la grossesse est sans bénéfice pour la mère. Le moindre doute sur une pathologie mammaire doit conduire à la mise en œuvre rapide des moyens de diagnostic et en cas de cancer à un traitement immédiat. Les décisions seront prises en réunion multidisciplinaire, afin de garantir à la patiente une information la plus complète possible quant aux conséquences sur l’évolution de son cancer et sur le retentissement éventuel des traitements sur l’avenir de son enfant.