Introduction: ces vingt dernières années, le syndrome métabolique a été incriminé dans diverses pathologies humaines dont l'obésité androïde et le diabète de type 2 sont les plus évocateurs. Dans l'obésité, l'accroissement du poids corporel est fréquemment associé à une surconsommation alimentaire hypercalorique et une sédentarité. Les troubles du comportement alimentaire (TCA) sont le plus souvent impliqués dans cet excès de consommation. En Algérie, on constate de plus en plus de déviations dans les moeurs alimentaires, passant du type méditerrano-crétois au type fast-food américain. But : rechercher des interactions entre les TCA, certaines sécrétions hormonales et les paramètres du syndrome métabolique. Méthodes : la présente étude a été menée sur une cohorte algérienne composée de 30 sujets obèses, 70 patients diabétiques de type 2 et 30 sujets témoins. Les TCA ont été évalués par les tests du TFEQ et du DEBQ. Les paramètres anthropométriques (tour de taille, IMC), métaboliques (glucose, triglycérides, HDL-C et LDL-C) et hormonaux (insuline, peptide C, ACTH, cortisol, GH) ont été déterminés par biométrie, spectrophotométrie et radio-immunologie, respectivement. Résultats : l'analyse multivariée des données a mis en évidence une corrélation positive entre les TCA et le syndrome métabolique, particulièrement un état d'insulinorésistance critique. Ce dernier engendre en périphérie un ensemble de troubles métaboliques : dyslipidémie, hyperglycémie et hypertrophie du tissu adipeux. Les sécrétions de cortisol, d'ACTH et de GH sont insidieusement altérées que ce soit chez le diabétique ou l'obèse. Conclusion : le rôle des TCA dans la genèse de l'obésité androïde et du diabète de type 2 semble se confirmer dans cette étude. Devant un stress nutritionnel engendré par alimentation hypercalorique, les TCA semblent conduire à une hyperactivité du pancréas endocrine, des glandes surrénales et de l'hypophyse. Il apparaît que la population algérienne n'est pas adaptée au model fast-food américain.