Les méningites bactériennes restent une cause importante de mortalité et de séquelles neurologiques et sensorielles. Chez l’adulte, le taux de mortalité lors d’une méningite à pneumocoque (germe le plus fréquent) varie de 16 à 37 % et les séquelles neurologiques surviennent chez 30 à 52 % des survivants. Chez l’enfant, le pronostic est globalement meilleur, avec une mortalité de 2 à 15 %, plus élevée pour le pneumocoque. Trois quarts des enfants survivent sans séquelles, 15 % présentent une surdité (10–13 %, jusqu’à 30 % des pneumocoques), plus rarement (3–4 %) un retard mental, une atteinte motrice, une épilepsie. Outre le type de germe – le risque de séquelles est multiplié par six en cas de pneumocoque – plusieurs facteurs de mauvais pronostic sont décrits dès l’admission : degré de coma, déficit neurologique, atteinte des nerfs crâniens, protéinorachie élevée, taux élevé d’érythrocytes et faible réaction cellulaire dans le LCR (inférieur à 600 ou 1000 leucocytes par microlitre selon les études). Enfin, toutes les complications neurologiques (épilepsie, AVC, œdème cérébral, hydrocéphalie) ou systémiques sont corrélées à une évolution défavorable. Un test auditif est à réaliser dans les 15 jours, suivi en cas d’hypoacousie d’une consultation audiologique avec IRM labyrinthique pour détecter une ossification cochléaire précoce. Un an après la méningite, le comportement et les compétences cognitives doivent être évalués : intelligence, mémoire, attention et fonctions exécutives, vitesse de réaction, facultés adaptatives, pour mettre en place une rééducation et un soutien scolaire individualisés.