Tout cancer peut entraîner des répercussions psychologiques chez le patient et son conjoint. Notre étude a porté sur 30 couples dont un des membres était traité pour un cancer non lié au sexe. Son objectif était de déterminer les liens entre le niveau de détresse psychosociale de chacun des deux partenaires, les caractéristiques sociodémographiques et cliniques des patients, ainsi que l’ouverture à la communication autour du cancer chez chacun des deux membres du couple. La détresse psychosociale et l’ouverture à la communication autour du cancer ont été mesurées grâce à deux autoquestionnaires (GHQ-28 et ODCF). Les résultats montrent une corrélation positive entre les scores respectifs de chacun des deux membres des couples pour le GHQ-28 (r = 0,53 ;p = 0,005) et pour l’ODCF (r = 0,44 ;p = 0,024). Il n’y a pas de lien direct entre les scores au GHQ-28 et ceux à l’ODCF du même sujet ou de son conjoint ; en revanche, après ajustement sur le sexe, on retrouve des niveaux plus élevés de détresse chez les patients, comme chez les conjoints, en cas de communication discordante, c’est-à-dire ouverte chez l’un et restreinte chez l’autre membre du même couple (respectivementp = 0,038 etp = 0,052 pour les patients et les conjoints). Ces résultats soulignent la possible valeur adaptative d’une communication restreinte autour du cancer, pour peu qu’elle soit partagée par les deux membres du couple.