ObjectifsIdentifier les facteurs prédictifs de mortalité à long terme à partir d’une cohorte de sujets âgés de 75 ans ou plus, hospitalisés via un service d’accueil des urgences (SAU).MéthodesLes variables issues de l’évaluation gériatrique standardisée des patients de la cohorte multicentrique SAFES ont été utilisées dans un modèle de Cox pour prédire la mortalité au cours des 3 ans de suivi.RésultatsCette cohorte était constituée de 1 306 patients âgés en moyenne de 85±6 ans. Au décours des 3 ans de suivi, 50 % des sujets étaient décédés. Après ajustement sur le centre d’investigation, les variables sociodémographiques (âge, sexe, niveau d’éducation et lieu de vie) et le niveau de comorbidité, les variables influençant significativement la mortalité au cours des 36 mois étaient : un état de dénutrition sévère (p < 0,03), l’existence d’une démence (p < 0,001) et/ou d’un syndrome confusionnel (p < 0,001), la présence de troubles de la marche (p = 0,001) et des antécédents récents d’hospitalisation (p < 0,001). Aucun lien significatif n’a été mis en évidence entre le risque de dépression et la mortalité (p = 0,40).ConclusionÀ l’aide d’échelles simples, couramment utilisées en gériatrie, une approche prédictive de la mortalité à 3 ans est possible. Une correction de l’état nutritionnel, une reconnaissance et une prise en charge des troubles cognitifs ainsi qu’une rééducation fonctionnelle doivent faire partie des priorités de soin.