La présentation clinique des hémorragies fœtomaternelles (HFM) est particulièrement variable. Cette hétérogénéité contribue pour une part importante à l’absence de classification et de prise en charge consensuelle des HFM. Contrairement aux formes minimes qui n’exposent qu’au risque d’allo-immunisation maternelle, les formes sévères peuvent mettre en danger le fœtus en induisant une anémie et un choc hypovolémique. La tolérance fœtale dépend avant tout de l’importance de l’hémorragie et de son débit permettant de distinguer des formes aiguës et des formes chroniques. La diminution des mouvements fœtaux constitue le signe clinique le plus fréquent et justifie la recherche d’une hémorragie fœtomaternelle au même titre que la constatation d’une mort fœtale ou d’une anasarque. Les mécanismes physiologiques maternels et fœtaux expliquent les difficultés diagnostiques qui peuvent être rencontrées (ex. faux-négatifs du test de Kleihauer ou au contraire faux-positifs ou surestimation de l’anémie fœtale). Nous avons cherché à souligner les points importants que le clinicien doit connaître à propos des HFM. Nous proposons également une synthèse visant à guider le praticien dans ses choix thérapeutiques face aux différentes formes d’hémorragies fœtomaternelles.