Nous rapportons la survenue d’une détresse respiratoire chez un homme de 85 ans bénéficiant d’une analgésie contrôlée par le patient par pompe à morphine (ACP) dans les suites d’une arthroplastie totale de hanche. Après quatre heures en salle de surveillance postinterventionnelle (SSPI) et à son retour dans le service d’hospitalisation, il a présenté une dépression respiratoire aiguë secondaire à un surdosage en morphine, nécessitant une antagonisation par de la naloxone. Tous les incidents respiratoires rapportés de surdosage en morphine lors d’une analgésie par une ACP sont associés à un défaut d’utilisation de la pompe. Dans notre observation, aucune erreur de programmation ou d’administration n’a été retrouvée. Des doses trop importantes de morphine administrées par rapport à l’âge du patient et son insuffisance rénale modérée non diagnostiquée en consultation préanesthésique pourraient expliquer l’accumulation de morphine et la détresse respiratoire. Cette observation confirme la nécessité d’adapter, en particulier chez les sujets très âgés, les posologies des opiacés au débit de filtration glomérulaire en cas d’utilisation d’une ACP.