Au cours d’une SEP, la fatigue peut entraîner des conséquences multiples dans la vie quotidienne des patients au niveau relationnel, social ou professionnel. Les définitions de la fatigue sont innombrables et renvoient à des concepts plurifactoriels qui majorent les difficultés du clinicien confronté à cette question. Ses caractéristiques comparées à la fatigue normale sont essentiellement son apparition rapide après un effort minimal avec un temps de récupération majoré. Il s’agit d’une fatigue chronique exacerbant les autres symptômes de la maladie. L’évaluation de la fatigue continue à poser des questions méthodologiques majeures du fait de la grande subjectivité du symptôme. Les deux échelles les plus utilisées sont d’une part la « fatigue severity scale » (FSS), permettant d’apprécier le retentissement de la fatigue sur les activités quotidiennes qui présente comme grand intérêt sa facilité d’utilisation mais dont la validité est discutable. De plus, elle ne distingue pas plusieurs dimensions en considérant la fatigue comme un symptôme unique. L’autre échelle (FIS ou MFIS dans sa version courte) permet d’étudier trois dimensions (cognitive, physique et psycho-sociale). Lors de la validation en français de cette échelle, nous avons pu clairement confirmer l’existence de ces différents aspects cliniques de la fatigue qui apparaissent indispensables à la discussion.