Interprétation et mémorisation de l'information pour parotidectomie.
Auteurs : Laccourreye L1, Werner A, Cauchois R, Laccourreye OObjectifs. - Analyse de la mémorisation et de l'interprétation, par le patient concerné, de l'information orale délivrée sur les risques opératoires encourus, avant parotidectomie pour tumeur bénigne. Patients et méthodes. - Étude prospective conduite dans un centre hospitalo-universitaire sur une cohorte de 51 patients, avec une tumeur bénigne de la glande parotide, informés puis éventuellement opérés par le même chirurgien entre 2003 et 2006. Analyse de l'interprétation (type enquête d'opinion) et du degré de mémorisation par le patient des risques chirurgicaux encourus (risque vital, risques communs à tout acte chirurgical et risques spécifiques à la parotidectomie). Étude statistique à la recherche d'un lien entre diverses variables avec l'interprétation et la mémorisation de l'information délivrée. Résultats. - 15,6 % des patients refusent l'intervention en raison des risques chirurgicaux encourus et 9,1 % d'entre eux souhaitent réfléchir plusieurs mois (six en moyenne) avant de se faire opérer. 83,3 % des patients expriment une opinion positive vis-à-vis de l'information délivrée, 33,3 % une opinion négative et 26,8 % une opinion à la fois positive et négative. Aucun patient ne mémorise plus de quatre des cinq risques chirurgicaux encourus, alors que 64,3 % mémorisent un ou deux des risques encourus et 7,1 % ne mémorisent aucun des risques encourus. Les trois risques opératoires les mieux mémorisés sont : la paralysie faciale (83,3 %), le décès (40,4 %) et le syndrome de Frey (23,8 %). En analyse monovariée, aucune des variables analysées ne modifie, de manière statistiquement significative, l'interprétation ou la mémorisation par le malade des divers risques chirurgicaux. Conclusion. - L'information sur les risques chirurgicaux encourus déstabilise le patient et modifie la relation patient-chirurgien. La mémorisation par le patient de cette information orale est extrêmement faible. Au terme de cette information, un nombre non négligeable de patients ne suit pas l'avis du chirurgien.