Complications d'un dispositif intraveineux implantable pour chimiothérapie dans les cancers des voies aérodigestives supérieures.
Auteurs : Hoareau-Gruchet F1, Rtail R, Sulaj H, Khirnetkina A, Reyt E, Righini CAObjectifs. - Évaluer les complications précoces et tardives après mise en place d'un dispositif implantable intraveineux de longue durée (DIILD), chez les patients traités par chimiothérapie pour un cancer des voies aérodigestives supérieures (VADS). Matériel et méthodes. - Étude prospective (2005-2008) monocentrique menée dans un centre hospitalier de niveau 3. Dans tous les cas, le DIILD posé était le Celsite ST301 (Braun®). La pose a été réalisée sous anesthésie locale au bloc opératoire. La technique de cathétérisation était un abord vasculaire par dissection. Aucune antibioprophylaxie ni traitement anticoagulant au long cours n'ont été administrés. Deux groupes d'opérateurs ont été distingués: chirurgien en formation et chirurgien senior. Toutes les complications ont été recensées de la date de pose du dispositif jusqu'à son retrait ou la date de la fin de l'étude. Résultats. - Cent vingt-deux patients ont été inclus dont 103 hommes; l'âge moyen de la population globale était de 58,5 ans (36-80). Douze (9,8 %) avaient une trachéotomie et/ou un trachéostome et 41 (33,6%) avaient eu une radiothérapie cervicale avantla pose du DIILD. Dans 63 cas (51,6 %),le geste a été réalisé par un chirurgien senior. Le vaisseau cathétérisé a été: la veine céphalique (84,4 %), la veine jugulaire externe (11,5 %), la veine jugulaire interne (2,5 %). Le nombre total de jours de port cumulés était 51403. Au total, 11 complications (9 %) ont été recensées: deux (1,6 %) complications aiguës et neuf (7,4 %) complications tardives. Nous n'avons pas mis en évidence de lien significatif entre la survenue d'une complication et la réalisation du geste par un chirurgien en formation ou senior, le sexe, le côté cathétérisé, la présence d'une trachéostomie, les antécédents de radiothérapie, le nombre de jours de port. Conclusions. - D'après nos résultats, il apparaît que: premièrement, les complications sont rares sous réserve d'une technique rigoureuse pour la pose et les manipulations par le personnel soignant; deuxièmement, l'abord de la veine céphalique par dissection est une technique fiable en première intention troisièmement, il n'est pas nécessaire d'administrer un antibioprophylaxie systématique ou un traitement anticoagulant au long cours.