Triomune : la trithérapie du pauvre ?
Auteurs : Garcia MV1, Mukeba-Tshialala D, Vaira D, Moutschen MMalgré une certaine stabilisation mondiale de son incidence, l’infection par le VIH reste un problème majeur de santé publique, notamment en Afrique où elle touche plus de 22 millions de personnes et représente la première cause de mortalité du continent. Face à l’urgence que représente l’épidémie qui touche le continent africain, l’objectif premier (indissociable des campagnes de prévention) est de rendre accessible à un maximum de patients des traitements efficaces et gratuits. En 2000, la Triomune, une des premières coformulations rassemblant trois agents anti-rétroviraux (ARV) dans le même comprimé (stavudine, lamivudine & névirapine), est mise sur le marché par la société Cipla spécialisée dans la production à bas prix de médicaments génériques. Sa facilité de prise (un comprimé deux fois par jour) et son prix très avantageux proposé aux ONG (de l’ordre de 30 $ US par mois) font de ce médicament une solution a priori séduisante pour le traitement des patients infectés par le VIH vivant en Afrique. Malheureusement, la Triomune n’est pas la solution idéale et n’est d’ailleurs pas le traitement administré aux patients en Europe. En effet, cette association présente plusieurs problèmes majeurs dont certains effets secondaires et l’émergence rapide de résistances. D’autres traitements de première ligne sont requis de façon urgente