ObjectifL’objectif est de proposer une conduite à tenir pratique concernant la gestion périopératoire des thérapeutiques transdermiques les plus souvent rencontrées en anesthésie : nicotine, fentanyl, trinitrine, scopolamine et estradiol.Source des donnéesUne revue de la littérature des dix dernières années a été réalisée à partir de la base de donnée Medline interrogée suivant les mots clés : (transcutaneous or percutaneous or transdermal or transdermic or skin or dermal) and (drug delivery systems or therapeutic systems or drug administration)regroupés en langage Mesh sous le termecutaneous administration, perioperative care, surgery, pharmacokinetics, nicotine, fentanyl, nitroglycerin, scopolamine, estradiol.Sélection des travauxOnt été sélectionnés les articles originaux, revues générales, textes de recommandations, lettres à la rédaction et cas cliniques.Extraction des donnéesLes articles ont été analysés pour chaque traitement transcutané en termes de pharmacocinétique et d’interactions anesthésiques et chirurgicales.Synthèse des donnéesLe timbre de nicotine doit être retiré avant l’anesthésie d’un patient coronarien, d’un sujet à haut risque d’inhalation et en cas de chirurgie reconstructrice. Le timbre de fentanyl doit être conservé en période périopératoire en prévenant les phénomènes d’hyperalgésie. L’administration de fentanyl transdermique par iontophorèse est un système d’avenir pour l’analgésie postopératoire. Le timbre de trinitrine doit être maintenu avant une intervention programmée d’un patient coronarien. Le timbre de scopolamine doit être enlevé la veille d’une intervention en raison de ses effets adverses. Il pourrait avoir un intérêt dans la prévention des nausées et vomissements postopéatoires, mais ses modalités thérapeutiques restent à définir. Le timbre d’estradiol peut être conservé en période périopératoire.ConclusionLa connaissance de la pharmacologie et des interactions des principales thérapeutiques transdermiques rencontrées en anesthésie permet de proposer une gestion périopératoire propre à chaque médicament et à chaque patient lors d’une chirurgie programmée. En urgence, la conduite à tenir ne diffère généralement pas, mais il faut savoir, qu’en cas de retrait, les effets du timbre ne disparaissent pas immédiatement du fait de ses propriétés pharmacocinétiques.