La maladie d’Alzheimer (MA) est une maladie complexe spécifiquement humaine où coexistent deux types de lésions distinctes constituées par les plaques amyloïdes et la dégénérescence neurofibrillaire. Il n’existe pas de modèle animal développant avec l’âge, de manière « spontanée », les signes et les caractéristiques de la MA. Quelques modèles lésionnels ou induits par des substances chimiques chez les rongeurs modifient la biologie des neurotransmetteurs impliqués mais sont très éloignés de la réalité de la MA. Plus récemment, l’apparition, dans les années 1995, de souris transgéniques modélisées à partir de mécanismes physiopathologiques a contribué non seulement à valider certaines hypothèses mais aussi a servi à évaluer de nouvelles stratégies thérapeutiques. Si aucun de ces modèles ne reproduit aujourd’hui toutes les facettes de la maladie, l’étude chez l’animal reste une étape essentielle dans l’évaluation et le développement de nouveaux agents pharmacologiques. En face du choix difficile du modèle, l’évaluation pharmacologique doit pouvoir allier explorations comportementales, évaluation des lésions neuropathologiques et mesure des perturbations biochimiques ou métaboliques. L’ensemble de ces explorations a grandement été facilité et enrichi par l’introduction de nouvelles technologies comme l’imagerie ou la mesure de biomarqueurs. Suivant la nature des substances étudiées, agents symptomatiques à visée psychologique ou comportementale, agents neuroprotecteurs destinés à ralentir ou stopper la progression de la maladie, des évaluations de plus en plus précises et adaptables à l’homme ont été mises au point. Une approche multidisciplinaire associant l’ensemble de ces expertises optimisera ces modèles vers une meilleure prédictibilité chez l’homme avec l’espoir d’apporter aux malades des traitements efficaces de la MA.