IntroductionL’administration de psychotropes à l’insu d’une victime à des fins d’agression est mal évaluée. Nous avons analysés les cas observés pendant deux ans aux urgences médico-judiciaires de l’Hôtel-Dieu à Paris.MéthodesEntre le 1erJanvier 2005 et le 31 Décembre 2006, ont été incluses les victimes d’agression consultant aux urgences médico-judiciaires de l’Hôtel Dieu de Paris, après dépôt de plainte, avec une symptomatologie évocatrice de soumission chimique (amnésie, troubles de la vigilance ou du comportement). Les analyses toxicologiques devaient détecter un produit psycho-actif susceptible d’avoir été administré à leur insu. Les analyses toxicologiques ont été effectuées par des techniques chromatographiques sur le sang, les urines, les cheveux, des résidus alimentaires ou des boissons.RésultatsCinquante deux cas ont été inclus. Les agressions étaient surtout des vols et des agressions sexuelles. Les produits psycho-actifs étaient incorporés le plus souvent dans des boissons, alcoolisées 1 fois sur 2. Les psychotropes identifiés étaient des benzodiazépines ou analogues dans 77 % des cas). Les autres substances incriminées étaient des antihistaminiques sédatifs, des neuroleptiques et du GHB(acide gamma hydroxybutyrate).ConclusionLes victimes doivent être médicalisées rapidement afin de ne pas retarder les analyses toxicologiques. Des techniques chromatographiques doivent compléter les techniques immunochimiques de sensibilité et de spécificité insuffisantes. Le recensement des observations doit se poursuivre afin de quantifier le phénomène et surveiller l’émergence de nouveaux produits.