Les altérations des rythmes circadiens font partie intégrante de la sémiologie clinique des dépressions endogènes et plus particulièrement des formes à caractère saisonnier. À côté des variations nycthémérales des principaux symptômes, ces dépressions peuvent être caractérisées sur les plans psychométrique, physiologique et biologique. Les altérations les plus classiques consistent en modifications de l’amplitude, des fluctuations et de la périodicité des rythmes sécrétoires hormonaux. Des modèles physiopathologiques et psychopathologiques ont été proposés pour rendre compte de telles anomalies. Parmi les premiers figurent les modèles du libre cours, de l’avance (ou de l’instabilité) de phase ainsi que des modèles hypniques ou reposant sur des perturbations de l’horloge interne. Les principaux modèles psychopathologiques sont ceux de l’endokinèse et de la désynchronisation psychosociale. Les applications thérapeutiques des modèles physiopathologiques font appel aux manipulations du cycle veille-sommeil, à la photothérapie ainsi qu’à la mélatonine et ses dérivés ; celles des modèles psychopathologiques à l’aménagement d’un espace-temps propre et au développement des capacités de resynchronisation. La question de savoir si ces altérations sont cause ou conséquence des comportements dépressifs n’est pas tranchée.