Peu familiarisé avec la pathologie mentale, le médecin oncologue amené à prendre en charge des patients psychotiques ne pourra occulter leurs problèmes psychiatriques. Certains aménagements devront être réalisés pour obtenir la meilleure adhésion aux soins oncologiques. Face aux préjugés, résistances et fantasmes véhiculés par ces patients qualifiés de « fous », une collaboration étroite entre le service d'oncologie et l'équipe de psycho-oncologie s'avère indispensable pour optimiser la prise en charge la plus adéquate. Outre l'adaptation des traitements antipsychotiques au contexte somatique, le travail de liaison avec les équipes soignantes fait d'explications et de conseils reste une étape capitale. Des vignettes cliniques illustreront cette réflexion qui nous amènera à nous interroger sur les hypothèses épidémiologiques actuelles concernant les relations possibles entre la psychose et le cancer, puis la place des antipsychotiques en oncologie sera évoquée. Enfin, une réflexion éthique abordera les problématiques de consentement informé et de refus de traitement chez les patients psychotiques.