La perte de contrôle des activités protéolytiques matricielles constitue une étape critique de la progression tumorale. Le récepteur d’endocytoselow-density lipoprotein receptor-related protein-1(LRP-1), de par sa fonction d’épuration de protéases extracellulaires impliquées dans les processus de dissémination métastatique a longtemps été perçu comme un suppresseur de tumeurs potentiel. En outre, ce récepteur semble à même de conditionner le microenvironnement péritumoral en internalisant certains facteurs de croissance et des protéines matricielles et pourrait ainsi participer activement au contrôle d’événements de signalisation impliqués dans la survie et la prolifération des cellules cancéreuses. Néanmoins, des données récentes nous amènent à reconsidérer le statut antitumoral initialement attribué à LRP-1. Un modèle plus complexe semble émerger, au sein duquel le récepteur LRP-1 constituerait un senseur de l’environnement péricellulaire et contrôlerait la dynamique du protéome membranaire. Par sa capacité à réguler la composition et le renouvellement des adhérences focales, l’organisation du cytosquelette ou encore le recyclage des intégrines, LRP-1 apparaît comme un acteur essentiel de la transition épithélio-mésenchymateuse, contribuant à l’agressivité des cellules cancéreuses. La distribution membranaire de LRP-1 au sein des radeaux lipidiques et son association avec des adaptateurs moléculaires intracellulaires spécifiques de l’origine tissulaire et du stade de progression des tumeurs semblent déterminantes dans son orientation en faveur de la progression tumorale. L’émergence de nouvelles fonctions pour LRP-1 offre de nombreuses perspectives en oncologie et nous permet d’envisager le développement de stratégies originales de contrôle de la progression tumorale autour du blocage ciblé de LRP-1.