ObjectifsLe léiomyosarcome (LMS) se manifeste cliniquement comme le léiomyome. Le diagnostic de LMS se fait le plus souvent rétrospectivement à l’analyse histologique de la pièce d’hystérectomie. Le but de la chirurgie des sarcomes utérins étant une exérèse sans fragmentation de la pièce opératoire, le LMS pose notamment la problématique de la voie d’abord chirurgicale d’autant qu’elle intéresse des patientes relativement jeunes. Les buts de cette étude ont été, premièrement, de déterminer le taux du LMS sur une série d’hystérectomies réalisées pour des léiomyomes présumés, deuxièmement, de rechercher l’existence d’un contexte particulier devant faire évoquer ce diagnostic et de discuter de ses implications concernant le choix de la voie d’abord chirurgicale, troisièmement, de discuter de la prise en charge des cas de LMS diagnostiqués a posteriori sur des pièces d’hystérectomies ayant nécessité un morcellement utérin.Patientes et méthodesIl s’agit d’une étude rétrospective sur une période d’observation de dix ans, de 1996 à 2005, effectuée dans le service de gynécologie–obstétrique du centre hospitalier de Belfort. Cette étude a porté sur les cas de LMS diagnostiqués a posteriori chez les patientes ayant bénéficié d’une hystérectomie pour des symptomatologies attribuées aux léiomyomes.RésultatsDe 1996 à 2005, 1297 hystérectomies pour léiomyomes présumés ont été réalisées dans le service. Les patientes étaient âgées en moyenne de 48 ans (34 à 77 ans). Les symptomatologies ayant motivé le traitement chirurgical ont été dominées par des ménométrorragies (57 %), suivies de douleurs pelviennes (31 %) et de la notion d’une hypertrophie utérine de croissance rapide (12 %). La répartition selon la voie d’abord chirurgicale a été : voie laparotomique,n = 393 (30 %) ; voie vaginale,n = 855 (66 %) et voie cœliovaginale,n = 49 (4 %). L’analyse histologique a révélé le diagnostic de LMS chez trois patientes (0,23 %).Discussion et conclusionLe diagnostic de LMS s’effectue le plus souvent a posteriori sur la pièce d’hystérectomie. Le praticien est certes confronté à un dilemme thérapeutique dans les cas où l’extraction par voie vaginale a nécessité une réduction du volume utérin par un morcellement de la pièce opératoire avec un risque de dissémination péritonéale et/ou vaginale. Cependant, étant donné l’incidence extrêmement faible du LMS dans les séries d’hystérectomies réalisées pour présumés léiomyomes et l’absence de contexte préopératoire particulier pouvant faire évoquer a priori ce diagnostic, la crainte du LMS ne doit pas pour autant faire appréhender la chirurgie autre que laparotomique, notamment chez la femme jeune en période périménopausique.