Points essentielsLe traitement pharmacologique de la bronchopneumopathie chronique obstructive(BPCO) repose principalement sur les bronchodilatateurs à longue durée d’action.Les corticostéroïdes inhalés (CSI) ont été introduits dans la BPCO il y a maintenant deux décennies, alors qu’aucun essai randomisé n’avait encore évalué leur efficacité dans cette indication. Depuis, les nombreux essais randomisés et méta-analyses effectués pour justifier leur utilisation dans la BPCO ont fait l’objet de plusieurs contradictions et controverses. Par ailleurs, des études observationnelles ont rapporté des taux d’efficacité si exceptionnels qu’ils étaient pratiquement trop beaux pour être vrais.Ces études renfermaient des failles méthodologiques importantes qui ont mené à une apparence d’efficacité. Les essais randomisés ont enfreint le principe fondamental de l’analyse en intention de traiter (“intent-to-treat”), qui permet de prévenir des biais importants. Deux autres complications sont l’interruption des traitements au moment de la randomisation et l’utilisation d’une période de «run-in» qui peuvent introduire un biais engendré par le retrait de traitement. Les études observationnelles qui ont rapporté des réductions phénoménales de la mortalité avec les CSI étaient faussées par le biais dû au temps immortel. Enfin, des données récentes suggèrent que l’effet des combinaisons CSI/bronchodilatateurs est dû essentiellement à l’effet du bronchodilatateur à longue durée d’action.Étant donné l’absence de preuve d’efficacité des corticostéroïdes inhalés dans la BPCO et leurs risques associés, notamment oculaires et de pneumonies, particulièrement importants chez les personnes âgées et aux doses élevées prescrites actuellement dans la BPCO, il est difficile de recommander leur utilisation dans cette indication. Leur prescription dans la BPCO ne devrait concerner tout au plus qu’une population restreinte de patients.